Après plus de 6 mois d'arrêt, il était temps de se remettre au travail !!!
Si vous êtes fidèle à notre blog, vous savez que nous faisons tout nous même, il en a été de même pour notre première porte en bois. Pourquoi acheter une porte en chêne quand on peut la faire !
Voici étape par étape comment nous avons réalisé la porte de l'agrandissement.
C'est la première porte que nous créons, elle nous tient particulièrement à cœur et nous avons sélectionné ses composants très soigneusement, longtemps à l'avance. Le bois aime bien avoir le temps de s'acclimater avant d'être travaillé (hygrométrie, température etc.)
le bois : planches de chêne de 30mm d'épaisseur, qualité menuiserie (sec et pour ainsi dire sans aubier). Elles ont été entreposées pendant plusieurs mois à plat, espacées par des cales pour les faire sécher un peu plus.
les ferrures : pentures, clous et gonds proviennent d'artisans ferronniers qui réalisent leurs pièces à la main.
l'isolation : panneaux en liège de 20mm.
L'aubier désigne la partie du bois la plus jeune et la plus tendre, située entre l'écorce et le bois de cœur. L'aubier, sensible aux insectes xylophages et aux champignons est peu résistant.
Les plans
Très succincts, les plans étaient quand même nécessaires pour peaufiner le projet puis indispensables pour sa réalisation.
L'idée était de réaliser une porte simple que l'on aurait pu trouver sur cette grange à sa construction (hormis l'isolation bien sûr).
Délignage
La première étape a été de déligner les planches à la scie circulaire pour obtenir des planches larges de 12 à 20 cm. La largeur des planches n'était pas fixe, elles étaient également coupées en biais si le dessin du bois s'y prêtait. Dans le projet, les planches à l'intérieur du cadre sont asymétriques.
Déligner consiste à scier la planche dans le sens de sa longueur (parallèlement au sens du fil des fibres du bois).
Pourquoi déligner ? Pour enlever l'aubier et les défauts du bois.
Pourquoi faire des planches de 20 cm maxi ? Notre raboteuse ne va pas au delà de 20cm.
Dégauchissage et Rabotage
Certainement la partie la plus longue et la plus fastidieuse, la raboteuse-dégauchisseuse n'enlevant que quelques dixièmes de millimètre à chaque passe. Les planches de 27 à 30 mm d'épaisseur, ont été réduites à 25 mm. Les copeaux récupérés dans un sac, sont réutilisés dans les toilettes sèches (et oui avec le bois, rien ne se perd !).
Le dégauchissage permet de rendre les quatre faces d'une pièce de bois parfaitement parallèles et d'équerre. Le rabotage permet d'usiner le bois aux dimensions exactes voulues.
Une fois les planches prêtes, elles sont assemblées à blanc pour l'ébauche du cadre et des panneaux et chaque planche est numérotée sinon ce serait impossible de s'y retrouver.
Rainurage
Le rainurage demande beaucoup de précision, un millimètre d'écart et c'est la catastrophe ! Il faut que la partie mâle (le tenon) et la partie femelle (la mortaise) s'emboitent parfaitement. Le réglage de la machine se fait au pied à coulisse. Les planches sont emboitée à l'aide d'un maillet.
Montage
La porte commence à prendre forme. Le premier bâtant est assemblé et collé. Il restera 24h avec les serres joints, le temps du séchage de la colle à bois.
Protection et teinte
Comme pour les poutres, j'utilise toujours le même mélange : Huile de lin, essence de térébenthine et brou de noix.
L'Huile de lin protège et nourrit le bois. Hydrofuge, elle imperméabilise le bois tout en le laissant respirer (contrairement au vernis).
L'essence de térébenthine permet une meilleure pénétration de l'huile de lin et protège contre les vers de bois.
Le brou de noix est un colorant naturel qui donne une couleur plus ou moins foncée au bois en fonction de la quantité associée à ce mélange.
Le mélange est appliqué à la mèche en plusieurs couches :
une dizaine sur la face externe, exposée aux intempéries plus une couche intermédiaire de brou de noix pur pour obtenir une teinte plus soutenue.
quatre sur la face interne pour un résultat plus clair, couleur miel.
Isolation
Entre les faces intérieures et extérieures, une couche de liège de 20mm est placée dans un cadre pour faire une couche d'isolation supplémentaire. Le liège permet non seulement de conserver la chaleur en hiver mais aussi de réguler la température en été, en empêchant la chaleur extérieure de pénétrer les parois.
La suite
La face intérieure est réalisée de la même manière. Elle est composée de planches de 25mm assemblées et collées puis ensuite enduite d'hile de lin, d'essence de térébenthine et de brou de noix. Son dessin est plus sobre, elle est constituée de planches horizontales asymétriques laissant apparaître les différentes structures du bois. L'assemblage a demandé plus de temps que pour le panneau extérieur, la simplicité demande beaucoup de rigueur !
Finitions
Les pentures et les clous sont enduits de "Bronzacier" pour redonner la couleur de l'acier forgé et pour finir, pose d'une couche d'antirouille transparent.
Le chêne est un bois très dur. Les premiers clous, enfoncés au marteau se sont tous tordus, nous avons donc pré-percé chaque emplacement de clous avec une mèche plus fine. Le résultat a été concluant !
Résultat final
Une porte de 70 mm d'épaisseur (25-20-25mm)
Vue de l'extérieure et de l'intérieur
Très lourde : chaque panneau dépasse les 100 kg !
Mise en place
Inutile de dire qu'il fallait être deux pour positionner la porte à son emplacement final. Laurent et Alexandre l'ont callée légèrement de biais car avec son poids, elle se remettra droite avec le temps.
Les gonds sont installés quand la porte est en position. Vu le poids de la porte, Laurent a soudé une cornière avant de les sceller avec un mortier bien dosé en ciment. Elle est restée plus d'un mois fermée, le temps de la prise complète du scellement.
La pose de la serrure pour terminer.
Refermons la porte sur ce post, le prochain sera sur la pose de la fenêtre !
Vous voulez la même et vous n'avez pas les outils ou le temps pour la réaliser, contactez nous, nous pouvons vous créer un modèle sur mesures !
A très bientôt les amis 🥰
magnifique cette porte !!! bravo !