Avant de rentrer dans le vif du sujet, arrêtons-nous sur un bébé abeille, à peine sorti de sa ruche, qui butinait un œillet d'Inde. Entre les fleurs mellifères que nous avons plantées et les six ruches de nos voisins, le bourdonnement de ces petites bêtes nous est maintenant familiers. Les abeilles, qui jusqu'à présent étaient inoffensives, sont devenues agressives allant jusqu'à attaquer en groupe notre voisine (transportée à l'hôpital vu le nombre de piqûres). Pourquoi un tel changement dans le comportement des abeilles ? D'après ce qu'on nous a dit, elles seraient devenues agressives après avoir butiné des fleurs de lierre. Si vous avez d'autres hypothèses sur cette agressivité soudaine, elles sont les bienvenues.
Préparation avant la fondation
La première étape a été de renforcer la cheminée. Laurent a démonté les pierres menaçant de tomber puis il les a celées avec un mortier bâtard (chaux/ciment/sable). Ce mélange a l'avantage d'être plus élastique qu'un mortier classique. Il est préconisé sur les murs anciens faits de terre et de pierres sur lesquels un mortier classique pourrait provoquer des fissures. L'élasticité du mortier dépend de la quantité de chaux. Dans notre cas, nous avons mis 3/4 chaux, 1/4 ciment.
Après la cheminée, la façade est recouverte du même mortier afin de la solidifier et boucher les trous réalisés par nos amis les bêtes (les souris ont creusé des tunnels entre les pierres, les fourmis tout un réseau de galeries, les araignées se logent dans les cavités et les oiseaux y bâtissent leurs nids). Une fois la façade enduite, l'étape suivante a été d'aplanir le terrain avec la minipelle et tracer le trait des 1mètre. Ce trait est défini par rapport au seuil de la porte d'entrée. Il sera notre guide tout au long des travaux. La grange ayant été construite sur un terrain en pente, le trait des 1mètre se retrouve à 1m40 au niveau de l'agrandissement, quand le sol sera fini, il sera à 1 mètre de ce trait. L'étape suivante a été de matérialiser l'agrandissement avec un cordeau avant de le tracer à la chaux.
Le terrassement
Tout est prêt, le terrassement peut commencer. Vu la nature argileuse du terrain nous avons privilégié la dalle sur vide sanitaire. Alexandre réalise le premier coup de minipelle, il ne la quittera plus durant tous les travaux. Sa dextérité sur la machine a été un atout de taille car la roche mère est apparue très vite (à moins de 50cm). La profondeur du fond de fouille (tranchées des fondations) est doit arriver à un mètre environ et reposer sur un sol stable. Bien que nous soyons fin juin, les conditions climatiques ne nous aidaient pas, il pleuvait presque tous les jours). La terre devenue meuble, s'affaissait aux abords des tranchées,
Le béton de propreté
Le fond de la fondation est recouvert de tout venant, tassé à nouveau afin que le sol soit le plus plat possible pour recevoir le béton de propreté, béton dosé à 150 kg/m3 (2 pelles de ciment, 8 pelles de sable et 12 pelles de gravier). C'est un béton faiblement dosé, son rôle est de rendre plus propre le fond de fouille et d'éviter aux fondations d'être au contact de la terre. Il est étalé sur environ 5 cm d'épaisseur.
Ferraillage et coffrage
Le sol est maintenant prêt à recevoir le ferraillage et le coffrage, squelette de la semelle. Le fer à béton (acier, assemblé en forme de cage) est cintré à l'aide d'une barre à cintrer, outil spécifique qui permet de tordre plus facilement le fer à béton. Ces barres sont assemblées avec des fils de fer. A chaque angle, elles sont reliées entre elles par du fer à béton diamètre 12, cintré à 90° sur une longueur de 50 fois son diamètre soit 60cm (plus le diamètre de section du fer à béton utilisé augmente, plus la longueur sera grande).
Le coffrage est réalisé (50 cm de hauteur et 45 cm de largeur) avec des planches de coffrage spécifiques, cet élément temporaire sera démonté après la prise du béton. A noter que notre coffrage est un peu plus large qu'un coffrage classique car cet agrandissement servira également de soutien au mur ouest de la grange.
La semelle
Le béton de la semelle est dosé à 400 kg/m3. Il doit être coulé dans la journée. Dans notre cas, cela représentait 23 bétonnières de 150 litres.
Nous sommes le 22 juillet, depuis quelques jours, la température en journée dépasse les 30°. Le chantier, exposé sud-ouest, est en plein soleil dès 10h du matin. Nous commençons donc très tôt (à 6h) pour bénéficier de la fraicheur matinale. Un café et chacun prend sa place : Laurent à la bétonnière, Julien au chargement et transport des brouettes et seaux, Alexandre et Lucille au remplissage des coffrages et lissage du béton. Très vite la chaleur devient harassante et donc le béton prend plus vite. Impossible de s'arrêter. Le déjeuner se fait par roulement, pas de pose, sur un rythme toujours aussi soutenu. A 18h le béton est coulé, il ne reste plus qu'à poser les serre-joints pour maintenir l'ensemble et … c'est fini ! la journée se termine dans une crêperie, Bretagne oblige !
Un grand merci à notre équipe de choc Laurent, Alexandre, Julien et Lucille (de gauche à droite sur la photo) sans qui ce travail n'aurait jamais pu être réalisé en une journée.
Cinq jours après, le béton était suffisamment sec pour pouvoir décoffrer. Les planches sont lavées et grattées pour resservir à un autre coffrage. Les aspérité et imperfections sont grattée afin d'obtenir une surface plane prête à recevoir le soubassement.
Le soubassement
Les murs de soubassement partent de la semelle de fondation et s’arrêtent à la hauteur sous dalle. Leur rôle est de soutenir les murs porteurs de la construction. Ils reçoivent à cet effet des « raidisseurs » ou chaînages verticaux servant à les solidariser avec le reste du bâtiment. Ils sont montés avec des parpaings renforcés B60 (résistance à 60 bars ou 6 MPa), plus simplement, sa résistance est de 60 kg par centimètre carré.
L'outil indispensable pour monter le soubassement : le niveau. Chaque parpaing est ajusté horizontalement et verticalement à l'aide du niveau. Parallèlement, les gaines de vidange, d'eau, d'électricité et de télécommunication sont tirées. Elles alimenteront l'agrandissement et la grange en passant dans le vide sanitaire. Des bouches de ventilation sont également posées pour l'aération du vide sanitaire (visibles sur les photos de la chappe).
Dernière étape avant de couler la dalle, couler une semelle le long du mur de la grange. La grange n'ayant pas de fondation, c'est une opération délicate à réalisée, elle est réalisée par étape afin de ne pas découvrir le mur dans sa totalité. Les modalités sont les mêmes que celle de la semelle.
La dalle
Pour calculer la hauteur de notre dalle, nous avons fait appel à un ingénieur béton. Dans notre cas la dalle fait 18 cm car la charge totale de la pièce ne dépassera pas 1 tonne au m2. Les planelles posées en périphérie donneront la hauteur de la dalle lors de son coulage.
La mise en place de la dalle commence par la pose des poutrelles qui maintiendront
les hourdis ou entrevous, structure et isolation primaire de la dalle. Les entrevous sont en polystyrène, donc légers se coupe facilement à la scie égoïne. Le treillis soudés est l'élément structurel du béton, il se pose tout simplement sur les hourdis est relié aux poutrelles par des fers cintrés appelés "chapeau" qui font la jonction entre la poutrelle et le chaînage.
Photo 1 et 2 : pose des poutrelles et des entrevous. Ajustement des gaines dans le vide sanitaire
Photo 3 : accroche entre le treillis soudé et les poutrelle par le chapeau
Photo 4 : ventilation du vide sanitaire et planelles (ce sont les petits parpaings fins)
Photo 5 et 6 dalle prête à être coulée. Les fourreaux sont groupés en fonction de leur utilité et de leur emplacement dans l'agrandissement : les bleus pour l'eau, les rouges et gris pour l'électricité, les verts pour réseau multimédia et les gros gris pour les vidanges.
La dalle est prête à recevoir le béton dosé à 350 kg/m3. La pose débute en périphérie et se finit au centre. Le béton doit être lissé mais pas trop travaillé pour ne pas casser la prise. Cette fois-ci l'équipe était composée de Laurent et Xavier à la bétonnière et à la brouette et Alexandre à la spatule à lisser. Cette fois, nous n'avions pas une contrainte liée à la météo mais une contrainte de place. Le maniement de la brouette demandait beaucoup d'agilité et le lissage, vu la position qu'Alexandre a tenue pendant près de huit heures, était certainement la tâche la plus ardue. Une quinzaine de bétonnières plus tard, la dalle était faite. Un grand merci à notre deuxième équipe de choc Laurent, Xavier et Alexandre (de gauche à droite sur la photo). D'après vous, où avons nous fini la journée : à la crêperie !
Voilà, le 12 septembre 2021, le premier chapitre de l'agrandissement se clôt.
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A très bientôt !
Chapeau, les étapes se font dans le bon ordre et avec toute cette énergie, ça devrait être parfait. Bises a vous tous.